Capucine Veto, CCF à Lorient (56)
Un changement de région, il y a deux ans, m’a fait quitter mon poste de Conseillère Conjugale et Familiale que j’occupais au sein de l’EPE d’Annecy.
Le pays de Lorient où je m’installai est un territoire où tout est à faire dans la promotion et le développement de notre métier. C’est pourquoi avant d’ouvrir mon cabinet en février 2020, il m’est apparu indispensable d’aller à la rencontre de professionnels bien implantés et leur faire découvrir ce qui fait le coeur de notre métier et ce qui en fait une valeur ajoutée.
La rencontre du Dr Benoit Suply, qui est à l’origine de l’ouverture de l’Unité d’Accueil Médico- Judiciaire (UAMJ) à l’Hôpital du Scorff de Lorient (Morbihan) a été le point de départ de nombreux liens professionnels.
Le service qu’il a monté en 2007 accueille et accompagne des victimes d’agression, de violences familiales, routières ou psychologiques. Il met à disposition une consultation quotidienne assurée par des intervenants spécialisés qui ont pour but de faciliter le parcours médical et judiciaire des victimes.
En visitant cette unité et lors de nos échanges professionnels, il est apparu comme évident que le métier de Conseillère Conjugale était le maillon manquant de leur unité d’accompagnement.
Ils travaillent en aval dans la prise en charge de ces situations alors que nous nous situons en amont en accueillant les premières paroles de détresse, les premières révélations.
Dès le mois de septembre je poussai les portes de cette unité et accompagnai la première consultante qui était venue me voir pour violences conjugales. En lien avec la juriste de France Victime 56, il a été décidé que je rejoindrais un groupe de travail inter-disciplinaire autour du thème des «enfants témoins de violences conjugales».
Suite à ces rencontres stimulantes, j’ai rencontré Maëlle Stéphant, déléguée aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes à la direction départementale du Morbihan. Nous avons échangé sur le métier de Conseillers Conjugaux et Familiaux et je lui ai fait découvrir l’ANCCEF qui regroupe bon nombre d’entre nous et représente notre cause. Cet entretien a été l’occasion de lui confier les difficultés que celle-ci rencontre depuis de nombreuses années à faire reconnaître notre travail de prévention et d’accompagnement auprès des politiques.
J’ai aussi pu lui faire part de mon lien avec l’UAMJ et le suivi des victimes dans le département. Forte des liens tissés avec le Dr Suply et avec Florence Gasselin, elle a été très ouverte à développer un travail transversal : projet d’ouverture de groupes de paroles pour jeunes femmes autour des relations affectives dans un monde où les réseaux sociaux et le porno pervertissent les relations intimes? Des projets en cours de maturation….
Capucine VETO