Rencontre thématique 2 : Pouvoir et jeux psychologiques dans la famille et dans le couple — Anccef - Association nationale des conseillers conjugaux et familiaux

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Rencontre thématique 2 : Pouvoir et jeux psychologiques dans la famille et dans le couple

Animée par Bénédicte Sempé-Némoz, Conseillère Conjugale et Familiale, thérapeute de couple et de famille et sexothérapeute

Bénédicte Sempe-Nemoz nous a proposé d’échanger sur nos pratiques après nous avoir rappelé quelques notions : la communication dans le couple, dans la famille et leurs interactions (adultes à adultes ou adultes enfants dans une position infantile ou encore l’enfant parentifié), un rappel sur le triangle de Karpman : triangulation entres victime, sauveur, persécuteur.

Le triangle de KARPMAN : Victime/Sauveur/Persécuteur

La victime : c’est la faute des autres, je n’ai donc aucun effort à faire pour changer. Les gains : certain confort, évite le changement, ne prend pas de responsabilité.
Le persécuteur : rabaisse l’autre, égoïsme malsain, se place en 1er. Les gains : on devient important, l’estime de soi augmente, on garde le pouvoir, on préserve ses intérêts, on garde le contrôle.
Le sauveur : altruisme malsain. Gains : on se sent utile et important, on garde l’autre dépendant, et on l’infantilise.

Le sauveur : par exemple, quand nos patients arrivent après un parcours auprès de plusieurs professionnels « Vous êtes notre sauveur, notre dernière chance ! »

Le persécuteur : celui qui sait pour l’autre : n’avons-nous pas entendu dans nos entretiens « vous savez-vous » ?

La supervision est bien sûr le lieu pour permettre la mise en mots de ce que nous vivons dans nos entretiens, nos ressentis, notre légitimité (à quelle place nous mettent nos patients) et pouvoir requestionner la demande et notre cadre éthique.

Bénédicte prend l’image du canoë et du tandem : si chacun exerce son pouvoir, on ne peut pas avancer, il faut s’entendre et se concerter !

On peut regarder les « missions »  de chaque membre du couple, pour une relation apaisée : S’occuper d’être bien soi-même, prendre soin de l’autre, et prendre soin de la maison-couple.

Ces  jeux de pouvoir peuvent s’appréhender sous l’angle des états du moi décrits dans l’analyse transactionnelle :  le  parent (nourricier/contrôlant) , l’enfant (rebelle/libre) l’adulte s’invitent dans toutes les relations humaines.

Les états du moi, selon l’Analyse Transactionnelle

Dès que l’on se situe dans un état du moi « parent » ou « enfant », on entre dans les jeux de pouvoir. Dès que l’on sollicite son état du moi « adulte », on invite l’autre à le faire, et la relation est ajustée.

La place du CCF

Et nous professionnels à quelle place nous mettons-nous ? Où situons nous nos « patients », « clients », « usagers », à quelles places ?

* Nuance à faire entre « prise en charge » et « accompagnement », où on marche aux côtés de nos clients. Quels noms donner d’ailleurs : patients ? clients ? usagers ? consultants ?

* Lorsque l’on se met à « danser » avec ses clients : on n’a plus de recul, et on se laisse emporter dans leur danse. Le leur signifier.

* Se mettre en position méta pour voir ce qui se joue dans les prises de pouvoir, où chacun se situe. Peut se faire aussi en supervision.

* Est-on en position de sauveur ? Quand on est sauveur, on sait tout, que leur apporte-t-on ? On peut ronronner, on s’oublie et on laisse passer les clients avant nous, certains couples ont du mal à se séparer de nous…

Faire un bilan toutes les 10 séances, relire la problématique du couple, revoir leur demande avec eux.