Rencontre thématique 1 : Enjeux de pouvoir dans le couple, la famille et contexte — Anccef - Association nationale des conseillers conjugaux et familiaux

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Rencontre thématique 1 : Enjeux de pouvoir dans le couple, la famille et contexte

Animée par J.C. Maes, psychologue, formateur, thérapeute familial
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C'est à partir du couple dans sa dimension collective que M. Maes présente son atelier.

L'addition de deux individus n'est pas simple, les règles de chacun étant différentes des règles du lien. C'est en partant de quatre séries de mythes que M. Maes va faire une lecture de conflits de quatre types de mariage.

1. Le mariage judéo-chrétien, le mythe de l'âme-sœur

En point de départ David et Bethsabée, couple biblique coupable d'adultère et de meurtre prémédité de la part de David. De cette union naîtra un premier fils qui, n'étant pas agrée par dieu, décédera. Puis un second fils, agréé par dieu, qui sera ce roi connu pour sa sagesse et sa richesse, Salomon, de l'hébreu « Shalom, paix ». Ce couple est la représentation de ceux qui cherchent leur moitié. Le livre biblique du Cantique des Cantiques donne un aperçu de la glorification de l'union entre Dieu et son peuple, les relations charnelles ouvrant sur les relations divines. Malgré les apparences qui peuvent être contraires, il n'y a pas de hiérarchisation dans cette configuration de couple.

2. Le mariage helléno-chrétien

Dans cette configuration est mis en lumière le clivage de la mère et la « putain ».

Rémus et Romulus

Les fondateurs de Rome sont issus d'un acte sexuel entre le dieu Mars et la vestale Rhéa Silvia, pendant son sommeil. Peut se poser la question du consentement, mais dans le droit romain de l'époque, ce n'est pas considéré comme un viol. La mère fondatrice est donc une vierge qui n'a pas consenti mais n'a pas non plus été violée ! Les nouveau-nés abandonnés ont été trouvés par une louve. Loup qui vient du latin lupa, (prostituée) d'où le mot lupanar. Donc ici se dessine le clivage entre la vestale vierge, figure de l'immaculée conception qui ne peut décemment élever ses enfants et la « putain » qui les allaite.

L'enlèvement des Sabines.                                                                                                    

Peu après la fondation de Rome par Romulus, des femmes vierges d'une région voisine, enlevées par les Romains aux Sabins, deviennent leurs épouses, filant la laine dans leurs foyers, vivant honorablement et partageant biens et droits civiques de leurs époux romains.

Mais les Sabins, décidés à se venger, attaquent les Romains. Les femmes sabines interviennent afin de séparer les combattants. Elles œuvrent pour la réconciliation entre pères et maris.

Le clivage s'exerce dans la dimension sexuelle. Ces femmes, honorables épouses, défendant leurs époux contre la vindicte de leurs pères, doivent obéissance à leurs époux qui en retour doivent les respecter. Ce respect s'applique également du côté de la sexualité où la femme ne doit pas jouir dans le rapport sexuel.

Pour exemple, le procès du cunnilingus pratiqué par un mari sur son épouse. Celle-ci a porté plainte contre son époux pour non-respect. Cet homme a été condamné par la justice. Il lui a été ordonné de faire cette pratique, non à son épouse, mais à une prostituée, au lupanar !

3. Le mariage gnostique

La gnose, du grec  gnôsis, (connaissance), est une doctrine philosophico - religieuse selon laquelle le salut de l'âme passe par une connaissance directe de la divinité, intuitive, résultant d'une révélation intérieure. Mais, cette âme parfaite, précipitée sur terre, doit se purifier en se libérant des péchés de chair, en s'abstenant de relations sexuelles. Les Parfaits et les Parfaites, adeptes de cet enseignement, suivaient un style de vie de grande austérité et de renoncements, évitant tout contact sexuel. Le mariage était sous le sceau de la chasteté mais pas sans tendresse. C'est une base de raison et non de passion. La passion charnelle pouvant nuire à la relation à Dieu alors que dans le mariage judéo-chrétien, l'acte charnel est la porte d'entrée à la relation divine.

4. Le mariage puritain.

Les vices privés font la vertu publique. (B. Mandeville). La Fable aux abeilles, 1705.

Cette union repose sur le postulat que la femme ne doit pas détourner l'homme de sa relation à Dieu et ni de son apport au travail, valeur travail accroissant la productivité économique du pays. Rapport inégalitaire, induisant pouvoir quasi de vie et de mort sur femmes et enfants.

Afin de se libérer de cette emprise, les premières féministes ont d'abord milité pour l'abolition de l'esclavagisme avant de pouvoir militer pour les droits des femmes !

Ces quatre figures d'alliance se retrouvent dans la pratique du conseil conjugal.

Deux figures de couples mythiques se heurtant au sein d'un couple va générer des conflits. Pour exemple, une base de couple mythique judéo-chrétien peut se heurter au mythe puritain du couple. Toute la force du collectif peut ainsi se lire au travers de certains conflits de couple.