UNE CCF CONFINEE AVEC ELLE-MEME
- pas suffisamment à l’aise avec Skype ou autre Whatsapp pour proposer cela à mes patients,
- pas dans le move pour répondre activement à toutes les sollicitations courriels du CA de l’ANCCEF,
- pas motivée pour écouter toutes les émissions passionnantes suggérées par mes collègues…
Alors qu’est ce qui m’arrive ?
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* « Je suis confinée : je touche mes frontières » (dixit le Larousse), je touche mes limites et je fais du repli sur moi : pas envie de parler avec mes patients, pas envie de discuter avec mes collègues, pas envie d’écouter l’avis des autres sur ce confinement…
* « Je suis confinée : je suis proche de quelque chose » (dixit Le Larousse). Et ce quelque chose c’est moi-même. Je suis en lien avec moi-même. Je savoure ce temps qui m’est donné pour être à l’écoute de moi-même :
- être à l’écoute de mon horloge biologique : j’ai faim, oui mais un peu ou beaucoup ? ; j’ai sommeil, maintenant tout de suite ou après avoir lu un peu ?
- être à l’écoute de mon corps : ces étirements que je m’astreints à faire, me font ressentir quoi ? Où ? Ca fait mal ou ça s’étire juste en douceur en comptant sur la pesanteur ?
- être à l’écoute de ma respiration : allez on fait entrer encore un peu plus d’air dans cette cage thoracique toujours un peu à l’étroit ! Tiens ça peut se gonfler aussi sur les cotés ?
être à l’écoute des battements de mon cœur : ces exercices de cohérence cardiaque me donnent le sentiment d’apaiser ce cœur qui toujours court après le temps…
- être à l’écoute des oiseaux : quels piailleurs ceux là ! Non, quels artistes musicaux ! Quelles variétés dans leurs trilles, quelles mélodies ils arrivent à faire !
- être en sensation avec ma peau : ce petit vent frais contredit les oiseaux : il faut encore garder une petite veste ! Ou Ce soleil ardent me donne chaud, je vais l’enlever…
C’est aussi être à l’écoute du temps qui m’est donné :
- Qu’est ce que « je dois » faire deviens, qu’est ce que « j’ai envie » de faire ?
Et devant le choix, je ne sais plus par quoi commencer ! J’ai envie de commencer cette peinture déjà en place dans ma tête, j’ai envie de faire l’album photo 2019 toujours pas commencé… J’ai envie de trier ces placards pour épurer tout ce que je garde… pour rien !
Mais est-ce vraiment par envie ou pour soigner ma conscience qui me dit « qu’il serait enfin temps de faire tout cela… » !
C’est dur de lâcher les « il faut » et les injonctions intérieures ! Car les vieux réflexes reviennent : « il faut que je m’organise, que je fasse des listes, que je priorise ! » C’est urgent que je trie mes mails ! Il faut que je jette tous les inutiles, il paraît que ça fera du bien à la planète ! Et le petit vélo s’emballe…
Mais quand on a le temps, est-ce si utile de se précipiter ?
Alors pour tempérer ces petites voix intérieures contradictoires :
- je fais des listes (ça soigne mon besoin de me vider la tête)
- je me fixe des objectifs (ça soigne mon besoin d’efficacité)
- je me fais un programme (ça soigne ma tendance à vouloir tout organiser)…
Et je me dis "A chaque jour suffit sa peine" !
Donc ma liste, mes objectifs et mon programme, je les traite comme si j’avais l’éternité (au moins 1 mois ½) pour les faire ! L’urgent est de rester positif !!!
Bénédicte, ce 23 mars 2020