UNE CCF CONFINEE AVEC ELLE-MEME (SUITE), ELOGE DE LA PROCRASTINATION — Anccef - Association nationale des conseillers conjugaux et familiaux

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

menu

UNE CCF CONFINEE AVEC ELLE-MEME (SUITE), ELOGE DE LA PROCRASTINATION

Dans ma situation de CCF confinée (et « in fine assez con » - j’aime bien ce jeu de mots qui me définit assez bien en cette période !), je trouve que la procrastination n’est pas toujours un vilain défaut et que savoir procrastiner est une vertu !
Entendons-nous bien, je parle de ma position de CCF confinée, dont la seule utilité actuelle consiste à rester chez moi ! Je ne suis ni personnel soignant, ni dans les forces de l’ordre, pas non plus ouvrière de terrain à tenir ma caisse de supermarché. Je ne sers actuellement au bien public qu’en applaudissant à tout rompre (ça me muscle les bras !) à 20h du haut de mon balcon. (cliquer sur le titre pour avoir l'intégralité de cet article)

Définition de la procrastination : « Tendance à remettre au lendemain, à ajourner, à temporiser ».  En général, on le confie du bout des lèvres : je n’y arrive pas, je ne fais que procrastiner et on se flagelle intérieurement avec le sentiment de n’être plus que capable de « larver » avec des images en tête d’ « ados chamallow » avachis sur un canapé… Comme si nous étions revenus à cette période ou agir nous demandait tant d’effort !

Et si on y voyait du bon dans cet art de remettre à demain les choses non indispensables, les choses qu’on « doit » qu’il « faut » faire ? Car à ce jour, à mon niveau, de ma place de CCF confinée, qu’est ce qui est urgent ?

Dire à mes proches que je les aime
M’occuper de moi.

Et tout ce que je dois faire alors (trier mes mails, ranger mes placards, faire le ménage à fond…) ?

Et bien ça attendra demain si l’urgence du jour est d’appeler « mes vieux » (parents, oncles et tantes), mes proches et mes amis solo (célibataires, séparé.es, divorcé.es, veufs.ves) car j’imagine qu’une causette ensemble leur changera un peu des dialogues improbables avec leur chat :

Passer une heure * au téléphone avec ma tante vieillissante qui vit seule dans sa résidence sans oser demander de l’aide aux voisins et j’ai rempli ma journée : elle a reçu de la chaleur humaine et j’ai eu le sentiment de servir à quelque chose.
Passer une heure * avec cette vieille copine célibataire qui depuis le début de la semaine n’a parlé à personne, est en travail partiel, a déjà ses placards rangés et n’aime pas faire la cuisine … Nous ressentons notre lien d’amitié.
Passer une heure * avec ma sœur à refaire la pluie, le beau temps et à partager nos vécus avec l’éclairage de la sociologie, la foi, la philosophie, l’anthropologie ou tout simplement nos lectures ! Nous avons un peu activé notre réflexion et nous coucherons moins bêtes ce soir !
Passer une heure avec une copine et nous dire de concert qu’on se sent déjà vieilles à ne plus avoir le courage, l’élan, le peps pour aller proposer nos services d’infirmières ou d’écoutante « sur le front de guerre ». Constater cela avec l’apaisement de se dire qu’on n’est donc pas seule à ressentir et partager ce sentiment d’inutilité et en même temps d’avoir la trouille de cet ennemi invisible…

Donc heureusement que j’ai mis ces appels prioritaires à mes placards ou le ménage car l’Humain passe bien évidemment avant les tâches quotidiennes !

Alors continuons de procrastiner sur le matériel et mettons-nous en priorité en lien avec les autres !

*Ces durées sont indiquées approximativement car ma montre n’ayant plus d’utilité à mon poignet reste confinée sur ma table de nuit !

                                                                                                                                                  Bénédicte, ce 27 mars