Une CCF partage un retour masculin sur le Podcast :« Les couilles sur la table »
Le podcast "les couilles sur la table" propose d’explorer le thème de la masculinité. Il est abordé à travers différents sujets qui permettent de mettre en lumière ses expressions, ses formes, sa construction, son impact sur chaque aspect de nos vies et s’interroger sur son évolution.
Je trouve que c’est intéressant de savoir où en sont les hommes du XXI siècle comment ils vivent avec les femmes d’aujourd’hui, après la libération de la parole mee too. Les échanges sont avec différents interlocuteurs masculins, féminins, on écoute, on découvre, on approuve, on désapprouve mais on s’interroge et c’est toujours intéressant de partir sur ce chemin, c’est le début de la rencontre
Victoire Tuaillon, journaliste de 30 ans, créatrice de ce podcast
« La domination masculine fait du mal à tout le monde. C’est pour ça que le féminisme n’est pas du tout une guerre contre les hommes mais contre la domination masculine. Les hommes ont des privilèges et des avantages, mais très concrètement, c’est très contraignant aussi, ça implique de ne pas exprimer certaines émotions, ça implique que si vous n’êtes pas dans les canons de la sexualité dominante, vous êtes pénalisé »
Et maintenant, les couilles sur la table deviennent un livre qui est une synthèse de tous les entretiens de ces podcasts.
Véronique Deloraine
Le podcast "les couilles sur la table" propose un échange sur la masculinité ; épisode après épisode il donne un éclairage sur les ressorts de la domination masculine et sur son impact dans les moindres recoins de notre vie. Les échanges qui ont lieu sur des problématiques très variées permettent de s'interroger et de prendre conscience que le masculin est le sous-jacent de la construction de notre société. En tant qu'homme, en tant que femme ou tout autre identité sexuelle, nous sommes sans cesse confrontés à ces modèles masculins érigés en totem tout puissant.
En tant qu'homme blanc hétérosexuel j'avais conscience des avantages dont je bénéficie mais je n'en mesurais pas l'étendue. Je réalise avec stupeur l'ampleur des dommages du paradigme de la supériorité de la masculinité. Je me retourne et me pose la question de savoir à quel point j'ai bénéficié, usé ou abusé de mon privilège. J'ai forcément dû outrepasser l'acceptable, dérapé et appuyé de tout mon poids pour garder le pouvoir. Devant le miroir je me dis évidemment que je suis un mec bien, que j'ai respecté ma mère, les filles avec lesquelles j'étais lié d'amitié ou d'amour, les femmes en général. Je peux me remémorer ma violence, parfois juste symbolique, juste dans les mots, dans des actes anodins - pour autant je suis incapable d’évaluer la gravité de mes actions.
Mon écoute du podcast m'a aussi amené à réaliser que le masculin a toujours été une confrontation pour moi, jamais un cadre rassurant ni un lieu de sérénité - j'ai pourtant souvent espéré qu'il le soit. J'ai également dû lutter contre les impératifs des modèles dominants pour trouver ma place et souvent regretté que ce soit le prisme par lequel je suis évalué par la majorité. J'ai subi la violence d'autres hommes qui l'utilisaient pour s'affirmer, pour exister, pour m'imposer un modèle, pour quoi d’autre ? Je ne sais pas finalement, mais en liant toutes ces expériences douloureuses je mesure, à mon niveau, la force destructrice du masculin.
Quelle est la source de ce besoin insatiable de pouvoir ? Qu'est-ce qui est si difficile à accepter lorsque nous relâchons notre contrôle ? Pourquoi exercer une telle violence ? Voici mon questionnement à présent. Notre insécurité est telle que nous choisissons systématiquement la voie du guerrier. Et il n'y a pas de crise de la masculinité ; de tout temps l'homme a cherché le contrôle et s'est senti perdu dès qu'il semblait lui échapper, fustigeant les mouvements causes de leurs troubles. Les hommes en grande majorité ont perpétuellement refusé de se confronter à leur peur et d'avoir le courage de dépasser leur ego.
Il y a un cheminement à faire pour reconnaître la domination masculine, pour identifier chaque fois où nous l'exerçons et sans doute en abusons. Ce sont alors des opportunités pour infléchir ce que nous avons trouvé comme normal jusqu'à présent. Notre responsabilité est à la hauteur de notre pouvoir et est engagée à tout moment - sans exception.
Nous sommes dans des rôles, ce qui apporte pour nombre d'entre-nous un confort d'existence. Nous sommes tous peuplés inconsciemment de fantasmes et de désirs en total contradiction avec cette volonté d'affranchissement du masculin toxique. La déconstruction prendra donc du temps.
Lors de son passage dans l’émission, Virginie Despentes a dit que les femmes finiraient par découvrir combien elles seraient mieux avec une autre femme. La disparition de l'homme serait le prérequis du bonheur et de la liberté pour les femmes ? C'est peut-être vrai face aux masculinités actuelles. Je ne peux m'empêcher de penser que ce serait dommage et de ressentir qu’il est plus que temps de faire tomber les totems.
Voici ce que l'écoute du podcast des couilles sur la table m'a apporté.
Témoignage anonyme d’un homme